Theory and experiment (French version)
Rappel de la problématique élaborée en fin de séance précédente, avec la participation des élèves. Quel est le rôle de l’expérience dans l’élaboration de la vérité ? La science cherchant des vérités universelles et éternelles doit se détourner de l’expérience qui n’offre que des vérités particulières. Mais la science pourra- t - elle porter sur les phénomènes naturels si elle refuse tout recours à l’expérience ? Nous allons d’abord étudier les pensées hostiles à l’expérience, au sens d’observation immédiate.
I. Le rejet de l’expérience dans l’élaboration du savoir scientifique.
Si on veut établir des vérités éternelles et universelles, on peut penser qu’il faut se détourner de l’observation immédiate qui ne nous apporte que des vérités particulières. Il faudrait se détourner des sens (de l’observation sensible) et n’utiliser que la raison.
Le premier philosophe qui s’est intéressé à ce problème c’est Platon (philosophe grec du 4ème siècle avant JC). Platon est tout à fait hostile à l’observation. La première grande philosophie défend tout à fait l’idée qu’il faut se détourner du monde sensible (le monde que nous découvrent les sens) pour établir la vérité.
Histoire de la philosophie : Thalès est un philosophe pré- socratique. Platon est un philosophe. Un mot sur Socrate qui est le pivot de la philosophie. Platon a été le disciple de Socrate pendant 10 ans, on peut dire que la philosophie est née de la rencontre entre Socrate et Platon. En fait, Socrate n’a rien écrit. Le principal témoignage sur la philosophie de Socrate est celui de Platon. Ils détachent définitivement la philosophie des récits mythologiques. Socrate apporte la dimension critique. Le but de Socrate était d’amener ses concitoyens à la réflexion. Pour cela, il interrogeait telle ou telle personne sur ce qu’elle pensait de tel ou tel sujet (sagesse, beauté…). Dans un premier temps, il amenait son interlocuteur à se contredire, en posant des questions et en utilisant des exemples simples. Cela s’appelle l’ironie Socratique. Cette méthode permet d’amener l’interlocuteur à réfléchir car il se trouve dans l’embarras. C’est le dialogue Socratique. Toute la philosophie est née de ce dialogue Socratique. Et Platon n’a écrit que des dialogues, Galilée a aussi utilisé la méthode des dialogues (dans au moins deux de ses ouvrages). Galilée s’appuie beaucoup sur Platon.
Dans l’un de ces dialogues : « la république », Platon présente une allégorie (une image selon Platon). Une allégorie est un récit analogique, c'est-à-dire une histoire ni vraie ni vraisemblable mais qui permet de retenir et de comprendre des idées. Cette allégorie, l’allégorie de la caverne, permet de comprendre que l’on ne peut rien établir de vrai sans se détourner de l’observation sensible.
L’allégorie de la caverne nous parle d’hommes qui ne voient que la paroi du fond d’une caverne et les ombres d’objets extérieurs qui s’y projettent. Pour eux, ces ombres sont la réalité. Or, il existe une autre réalité, le monde extérieur qui est beaucoup plus riche et beaucoup plus importante, puisque sans les objets extérieurs, il n’y aurait même pas d’ombres dans la caverne. L’homme de la caverne, c’est l’homme qui ne connait que le monde sensible, c’est celui qui fait confiance à ses sens, à l’observation sensible, cet homme est dans l’illusion, il se trompe mais il ne peut pas faire autrement. Pour échapper à cette illusion, il faudrait se détourner du sensible et accéder aux idées.
La méfiance de Platon à l’égard de l’observation l’a amené à remettre en question certaines idées reçues en astronomie à son époque. Les objets célestes n’ont rien de divin, ce ne sont que des objets sensibles et matériels comme les objets terrestres. Contrairement à une croyance forte de son temps, Platon affirme que tout ce que l’on peut voir dans le ciel, n’est que matière périssable. Il semble que Platon ait deviné que l’alternance du jour et de la nuit est due à une rotation de la Terre sur elle-même.
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